Soulevage de voiture
Mardi premier novembre, retour chez les Roms de Valcros. Comme dab, à l'improviste, équipe imprévue pour une après midi imprévisible. On se retrouve à 5 dans la bagnole donc on prend 5 jeux en bois.
Arrivés devant le bidonville caché d'Aix en Provence on se gare sur un chemin devant les caravanes. Aïe ! c'était pas une plaque de fonte mais un carton posé sur un trou d'égout de la chaussée, la voiture se retrouve posée sur trois roue, la 4ème est dans le vide. Heureusement on est juste devant le campement, aussitôt plusieurs mecs, ados et adultes, rameutés par ceux et celles qui ont vu notre mémorable débarquement, viennent soulever les quelques tonnes de métal. Ça prend 30 secondes et voilà la voiture bien garée, sur toutes ses roues.
Pendant ce temps un camion vient d'arriver avec des membres d'une des familles de Roms et des vivres, il arrive directement de Roumanie.
Une maman nous propose de nous installer dans le terrain devant les caravanes, il est bien dégagé, quelques écureuils terrestres ratiboisent les petites tas d'objets sortis des poubelles des aixois. Un homme calfeutre sa cabane de fortune avec un morceau de mousse car la saison se fait froide. Sept enfants, curieux ou connaissant déjà La Grande famille viennent jouer avec nous. Ils ont entre 2 et 13 ans. Les mamans ne sont pas loin, elles semblent heureuse de notre présence, une d'entre elle vient aussi jouer avec nous.
Au bout de deux ou trois heures les enfants s'excitent, le temps de concentration est dépassé, deux frangins se chamaillent, les tours de kaplas se font renverser aussitôt qu'elles montent un peu en hauteur. Il est temps pour nous de rentrer. Comme toujours, sur le retour on se dit "c'était un beau moment mais il faudrait qu'on viennent plus souvent !", oui les mamans sont timides, mais elles osent s'approcher et parler avec nous ; pour les hommes, il faudrait que l'on trouve un autre prétexte : un atelier rocket stove (poêle à bois de fortune) ? un apéro ? la projection d'un film ? un après-midi entier de soulevage de voiture ? Chaque fois c'est comme un apprivoisement mutuel. Nous vivons tellement différemment !
Norbert