Noël des indigents à la maison d'arrêt de Luynes (épisode 1 - 16/12/2024)
Par un grand soleil d'hiver, en ce mois de décembre 2024, l'association La Grande Famille, représentée par Claire, Marien et Norbert, est arrivée sur le parking de la maison d'arrêt de Luynes. Nous sommes venus, invités par Véronique, membre de la croix rouge, et une belle bande de bénévoles habituées des visites en prison.
Dès l'entrée dans la prison, montrer patte blanche : laisser un papier d'identité à l'entrée, passer un tourniquet, une porte métallique, une autre encore, récupérer un bip qui signale notre position. Enfin, nous sommes à l'intérieur de la prison. Un petit chemin, des arbustes, il fait beau cet après-midi de décembre et on nous conduit vers une grande salle des fêtes sans fenêtres, mais la lumière a des chemins détournés, elle sait y faire : des tables disposées, des assiettes de biscuits et de bonbons, des gobelets en plastique ainsi que des bouteilles de jus de fruit. Un goûter de Noël pour la section des détenus indigents. Des hommes qui n'ont pas d'attache en France, ni famille ni soutien. Au fond, une scène où nous déposons nos affaires. Les détenus arrivent par groupes : ils prennent place, s'asseyent autour des tables, se servent en sucreries et boissons. Avec les bénévoles et les détenus invités, nous entamons des discussions, faisons connaissance de ci de là, puis nous prenons la parole devant l'assemblée, nous nous présentons, commençons en musique, Norbert à la guitare et Claire au chant, en français et en arabe. Un certain nombre de ces détenus sont arabophones et sourient, frappent des mains en rythme voire chantent pour accompagner, reconnaissent une langue, ce qui convoque peut-être un souvenir, un repère, une nostalgie, certains mènent la danse et sont largement suivis... Et puis, du conte par Claire et Marien : des histoires de musiciens, de miracles en Palestine, des histoires de randonnées dans les gorges du Verdon, un petit coup de jus avant de repartir... un nouveau groupe de détenus arrive, les autres doivent laisser la place, sans transition. Les chants reprennent ainsi que les contes. Enthousiasme des hommes assis devant nous. Leurs applaudissements nous portent. Oui, uniquement des hommes. Un troisième groupe entre, les assiettes et les verres se remplissent encore une fois. Les bénévoles s'activent pour faire plaisir à tout le monde !
Nous partons sur un petit atelier d'écriture poétique, chacun de nous trois de table en table à la collecte de mots, en français, en arabe ou dans d'autres langues. Écrire en groupe ou seul, à partir d'un mot : liberté, amour, la vie d'après ou encore la famille qui manque. Certains détenus montent sur la scène pour lire leur texte devant les autres, d'autres restent sur place et certains délèguent un autre pour s'en charger. Leurs collègues écoutent avec curiosité et émotion. Nous terminons par des improvisations à partir des mots collectés puis un ultime cycle de chants : ma liberté, longtemps je t'ai gardée... Révolution Permanente... Bella Ciao en italien et arabe. On se dit au revoir. La salle se vide. Les gardiennes viennent chercher les détenus. On doit vite sortir. Dehors, le soleil nous a attendus avant de se coucher. Quelle lumière... Soudain le parking ressemble à une grande steppe aventureuse, le terrain vague un massif vierge inexploré. Rentrer en prison puis en sortir, c'est toujours s'évader un peu. Les bénévoles retrouvent leurs voitures, le parking se vide. A notre tour de quitter ce lieu. Ces trois heures de partage derrière nous.
Claire et Marien
Dès l'entrée dans la prison, montrer patte blanche : laisser un papier d'identité à l'entrée, passer un tourniquet, une porte métallique, une autre encore, récupérer un bip qui signale notre position. Enfin, nous sommes à l'intérieur de la prison. Un petit chemin, des arbustes, il fait beau cet après-midi de décembre et on nous conduit vers une grande salle des fêtes sans fenêtres, mais la lumière a des chemins détournés, elle sait y faire : des tables disposées, des assiettes de biscuits et de bonbons, des gobelets en plastique ainsi que des bouteilles de jus de fruit. Un goûter de Noël pour la section des détenus indigents. Des hommes qui n'ont pas d'attache en France, ni famille ni soutien. Au fond, une scène où nous déposons nos affaires. Les détenus arrivent par groupes : ils prennent place, s'asseyent autour des tables, se servent en sucreries et boissons. Avec les bénévoles et les détenus invités, nous entamons des discussions, faisons connaissance de ci de là, puis nous prenons la parole devant l'assemblée, nous nous présentons, commençons en musique, Norbert à la guitare et Claire au chant, en français et en arabe. Un certain nombre de ces détenus sont arabophones et sourient, frappent des mains en rythme voire chantent pour accompagner, reconnaissent une langue, ce qui convoque peut-être un souvenir, un repère, une nostalgie, certains mènent la danse et sont largement suivis... Et puis, du conte par Claire et Marien : des histoires de musiciens, de miracles en Palestine, des histoires de randonnées dans les gorges du Verdon, un petit coup de jus avant de repartir... un nouveau groupe de détenus arrive, les autres doivent laisser la place, sans transition. Les chants reprennent ainsi que les contes. Enthousiasme des hommes assis devant nous. Leurs applaudissements nous portent. Oui, uniquement des hommes. Un troisième groupe entre, les assiettes et les verres se remplissent encore une fois. Les bénévoles s'activent pour faire plaisir à tout le monde !
Nous partons sur un petit atelier d'écriture poétique, chacun de nous trois de table en table à la collecte de mots, en français, en arabe ou dans d'autres langues. Écrire en groupe ou seul, à partir d'un mot : liberté, amour, la vie d'après ou encore la famille qui manque. Certains détenus montent sur la scène pour lire leur texte devant les autres, d'autres restent sur place et certains délèguent un autre pour s'en charger. Leurs collègues écoutent avec curiosité et émotion. Nous terminons par des improvisations à partir des mots collectés puis un ultime cycle de chants : ma liberté, longtemps je t'ai gardée... Révolution Permanente... Bella Ciao en italien et arabe. On se dit au revoir. La salle se vide. Les gardiennes viennent chercher les détenus. On doit vite sortir. Dehors, le soleil nous a attendus avant de se coucher. Quelle lumière... Soudain le parking ressemble à une grande steppe aventureuse, le terrain vague un massif vierge inexploré. Rentrer en prison puis en sortir, c'est toujours s'évader un peu. Les bénévoles retrouvent leurs voitures, le parking se vide. A notre tour de quitter ce lieu. Ces trois heures de partage derrière nous.
Claire et Marien