Massages en prose et en musique - Journée Mondiale du Refus de la Misère
C'est par un samedi nuageux que la grande famille s'est retrouvée sur le Cours Mirabeau pour participer à la Journée Mondiale du Refus de la Misère organisée par ATD Quart Monde et un collectif d'association aixoises.
Guitare, chevalet, tabouret pliable et poésie sous le bras, on discutaille un peu stratégie de placement,
« - on se met derrière la scène installée là pour l'occasion ?
⁃ Ou à coté ?
⁃ Oui mais alors on ne pourra pas jouer de musique à cause des interférences tout ça....
⁃ On se prendrait pas un café en attendant? Et elle en dit quoi la bénévole d'ATD QUART monde pour l'animation ?
⁃ Hein ?! ah oui ! attend je te prends du sucre,
⁃ Mais non tu vois bien que là on est sur les poubelles c'est pas terrible si ?
Des minutes de blabla plus tard, on opte pour un petit espace, ni trop loin ni trop près, en face des petits stands animés par ceux, qui comme nous, se sont emmitouflés pour donner de la chaleur à ceux qui n'en n'ont plus.
Alors on déplie la nappe, ou la tenture c'est selon, on pose les tabourets, je renverse un café, on étale les bouquins, on pose le chevalet, un peu à droite, plus à gauche, devant l'arbre.
Les passants passent, jettent un œil, lisent en oblique notre petite présentation explicative.
Alors pour commencer et comme l’expérience nous l'a prouvé, on donne l'exemple, l'un de nous s’assoit, un autre le masse et on lui colle un cône en papier près de l'oreille pour lui chuchoter des jolies choses.
Et c'est drôle comme à chaque fois la magie opère.
Les passants ne passent plus, ils s'arrêtent, ils ne lisent plus en oblique non plus, et on sait qu'ils ont fini de lire par ce qu'à chaque fois ils se mettent à sourire devant le chevalet.
Comme on en sent certains un peu timide, on leur propose de s’asseoir pour quelques minutes , des adultes, des enfants, des bénévoles, des chalands, des amis, des connaissances, peu importe...
On sent des dos se détendre sous la pression bienveillante de nos mains, des épaules se relâcher, des visages qui sourient quand des pages se tournent, des sourcils qui se haussent, des regards pleins de sympathie.
On aura même un petit moment de rush, à masser, chuchoter des douceurs, papoter avec les uns et les autres, partager un gâteau imbibé de rhum et se marrer.
C'est si joli, d'être là, dans un brouhaha d'humains, qu'ils soient venus pour militer ou pas, ce que je retiens moi c'est que le bonheur, ensemble c'est facile.
Charlotte